Le niveau des autres : pourquoi on imagine toujours être moins bon que les autres

Vous connaissez sans doute ce sentiment. Celui d'arriver dans une réunion, un événement professionnel ou une formation, et de se dire intérieurement : "Ils sont tous meilleurs que moi ici." Pourtant, quelques semaines après, on réalise souvent qu'on n'avait pas tant à rougir. Mes collègues, mes pairs, les autres candidats à ce poste envié… était-ce réellement le génie que j'imaginais ? Qu'est-ce qui explique cette tendance si fréquente que nous avons tous ou presque à sous-estimer notre niveau, notre talent, nos capacités ? Et surtout, comment dépasser cette vision tronquée qui nous freine souvent dans notre progression ?

Voici quelques clés issues de la psychologie et de mon expérience personnelle pour mieux comprendre et dépasser ce biais si humain qui nous amène à nous situer systématiquement "en dessous" du niveau perçu des autres.

Le biais de comparaison : l'inévitable piège de l'esprit humain

Nous ne faisons jamais d'évaluations objectives. L'être humain est une "machine à comparer". Pour évaluer nos réalisations ou nos performances, notre cerveau ne cherche pas à mesurer rationnellement chaque critère. Non, il choisit instinctivement un référentiel externe : les autres.

Or, comment se fait cette comparaison ? Malheureusement, rarement de manière équitable ou réaliste. Prenons un exemple simple : LinkedIn. La plateforme professionnelle nous pousse à l'autopromotion positive. On affiche fièrement notre nouveau poste, notre jolie certification obtenue, notre plus récente victoire professionnelle. Résultat : ce flux social ne montre presque jamais les hésitations, les doutes, les moments difficiles des autres. En le lisant, mon cerveau construit naturellement une image biaisée des profils que j'observe. En comparaison avec ma propre situation, que je connais intimement dans ses blancs et ses ratés, je me sens alors plus petit, moins performant.

C'est le même mécanisme que celui décrit dans la littérature scientifique sous le nom d'"effet iceberg" : nous ne voyons de la vie professionnelle des autres que sa partie superficielle et visible, laissant invisibles la majorité des efforts, des échecs et des difficultés rencontrées.

Le syndrome de l'imposteur ou le poids du doute personnel

Dans ce contexte déjà handicapant s'ajoute un autre mécanisme, bien connu des psychologues et assez répandu chez les personnes brillantes et consciencieuses : le fameux syndrome de l'imposteur. Il s'agit de ce sentiment récurrent que nos réussites ne sont dues qu'au hasard, à la chance ou à un malentendu, et que tôt ou tard, le monde finira bien par découvrir "l'imposture" que nous sommes.

Cette voix intérieure, qui revient sans cesse remettre en question nos capacités et réalisations, brouille notre vision objective. Là où d'autres perçoivent naturellement une réussite ou une compétence acquise, je ne vais y voir qu'un heureux concours de circonstances. Et en me comparant aux autres, là encore idéalisés car perçus de l'extérieur, l'écart perçu ne fait qu'augmenter.

Pourtant, rappelons-le : selon une étude souvent citée du "Journal of Behavioral Science", environ 70% des gens connaîtront un jour ou l'autre ce syndrome de l'imposteur. Vous voyez le paradoxe ? Nous avons tous tendance à nous imaginer moins bons que les autres, alors même que presque tout le monde ressent exactement ce même complexe. Autrement dit : si vous doutez, sachez que vous êtes loin d'être seul.

La question centrale : le niveau des autres existe-t-il vraiment ?

Arrêtons-nous un instant. Cette expression, "le niveau des autres", se révèle en réalité particulièrement ambiguë. Qu'appelons-nous précisément "niveau" ? Quelles sont les variables dont on parle exactement ? S'agit-il d'un savoir-faire technique précis ? D'une aisance à l'oral ? D'un réseau social et professionnel étendu ? D'une expérience accumulée au fil des années ?

Très vite, on réalise que cette notion de "niveau" que l'on plaque sur les autres est souvent floue, subjective et malléable. En choisissant inconsciemment les critères sur lesquels l'autre semble exceller (sans toujours identifier à quel point ce critère est pertinent pour les situations visées), on entretient ainsi une vision sélective, incomplète, souvent injuste envers nous-mêmes.

Cette prise de conscience constitue précisément le premier pas pour sortir de ce piège mental né de comparaisons mal ajustées.

Comment se sortir de ce piège de perception ?

Voici trois principes simples et immédiatement applicables que j’ai appris avec le temps pour remettre à sa juste place cette image faussée du "niveau des autres" :

  • Passez à une comparaison objective avec vous-même. Plutôt que de se comparer passivement aux autres, adoptez une démarche plus dynamique. Comparez-vous plutôt au "vous" d'hier, d'il y a mois ou d'il y a un an. L'important devient ainsi votre propre trajectoire, votre progression. Ai-je progressé sur une compétence ou un savoir précis ces derniers mois ? Oui ? Alors voilà une donnée réellement pertinente et positive à retenir.
  • Partagez vos doutes, mais écoutez aussi les autres. Prenez l'initiative d'aborder avec des collègues de confiance ou dans des réseaux professionnels ces impressions de doute ou d'infériorité ressenties. Très souvent, vous réaliserez que ces sentiments sont en réalité assez universels, et votre interlocuteur vous répondra étonné : "Tu ressens ça, toi aussi ? Je pensais être le seul !".
  • Adoptez une mentalité d'apprentissage continu : passez d'une logique binaire "bon ou pas bon" à une dynamique de progression continue. Prenez conscience que chaque lacune, chaque sentiment temporaire d'infériorité constitue simplement un indicateur vous informant sur la dimension où concentrer vos efforts futurs. Personne n'a jamais fini d'apprendre, peu importe son niveau apparent.

En guise de conclusion : n'oubliez jamais que le "niveau des autres" n'existe pas véritablement en dehors de votre perception personnelle, subjective et en général incomplète. L'important est ailleurs : dans votre propre progression, continue et régulière, dans votre capacité à dépasser ces pensées limitantes, et dans votre plaisir à apprendre, vous former, évoluer.

Il est grand temps d'arrêter de croire que vous êtes seul à douter : à vrai dire, la salle est remplie de gens exactement comme vous. Et c'est au moment précis où vous l'acceptez que vous avancez vraiment.

Pour approfondir ce sujet, je vous conseille cette excellente conférence TED de Mike Cannon-Brookes sur le syndrome de l'imposteur :

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La rédaction de Brained

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Cet article a été généré par l’IA, relu et retravaillé par un être humain.

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